Léo Delafontaine

La Dame de Fer | Trocadéro - Paris

L’une des caractéristiques principales de la photographie est qu’elle est capable de faire voyager un lieu précis à un instant précis n’importe où dans le monde. Le projet de Léo Delafontaine se décompose en deux parties : d’une part, il a pris en photos des touristes qui, au Trocadéro, prenaient en photo la Tour Eiffel ; et, d’autre part, il a demandé à ces touristes de lui envoyer leur photographie une fois revenus dans leur pays. En mariant ces deux groupes d’images, il relie un moment dans le temps à au moins trois lieux, dans la mesure où la photographie de la Tour Eiffel est revenue en France. Mais le rituel consistant à photographier la Tour Eiffel signifie bien plus que la capture d’une icône célèbre : il s’agit également de développer une relation particulière avec cet objet. À l’instar d’Erika LaBrie qui, à San Francisco, en 2007, a « épousé » la Tour Eiffel et changé son nom pour celui d’« Erika Eiffel », les individus ont tendance à développer une relation très particulière avec cet objet inanimé. La Tour Eiffel semble alors adopter les caractéristiques d’un être humain, comme si elle devenait le substitut de quelqu’un d’autre, quelqu’un qui est toujours là, solide à son poste. En d’autres mots, la Tour Eiffel devient objet de désir.